Amis d'Histwar Bonswar...
Voici un AAR d'une partie en tre Bibouba (coalisés) et moi même (Français) sur le mod Waterloo.
Le récit côté Français + les screens qui vont avec
Analyse de la situation: Le dispositif des coalisés est très étiré ce qui est favorable à des actions sur ailes dans la mesure ou le soutien devra se faire par une marche latérale des corps en 2eme ligne ce qui pourrait conduire à rendre le centre vulnérable dans un second temps.
Les coalisés disposent d’une position défensive favorable lié au terrain (contre pente) et à des constructions. De plus le bois en avant de Hougomont empêche une action coordonnée des corps sur cette zone et ne permet que du 1 contre 1. Côté François, le terrain ne donne pas trop de lattitude pour des mouvements latéraux : il faudra travailler dans l’axe et ne pas se tromper dès le début : grosse pression !
Sur le plan des odb, les Français surpassent globalement les coalisés en qualité des troupes. Cependant la qualité est concentrée dans les corps de la garde. Les coalisés ont l’avantage du nombre.
Plan de bataille et déploiement initial.
Le plan de bataille choisit tente de répondre à deux impératifs : 1) simplicité et rapidité dans un premier temps pour prendre l’avantage et mener la bataille 2) possibilité de modifier le plan si les premiers engagements révèlent que le plan initial n’aboutira pas.
Compte tenu de l’analyse, je choisis un débordement sur mon aile gauche, plus propice aux manœuvres que l’aile droite. Je me garde toutefois de trop avancer l’aile droite afin de me laisser du champ pour des manœuvres de diversion de manière à ce qu’ils fixent du monde qui ne pourra pas soutenir leur aile droite si elle craque. Je garde le centre bien retrait avec un régiment léger en position avancée dans la ferme de la belle alliance
Pour réussir la manœuvre sur mon aile droite, je dois créer un déséquilibre. Ce déséquilibre doit être amené par une concentration d’artillerie en position « avancée » que je compte emmener dans l’axe d’Hougomont, sous la protection du corps de cav lourde de . Les bois représentant une gène pour la cavalerie adverse, je crains pas trop pour mon artillerie dans ces conditions. Le but n’est pas (comme je veux le laisser croire) de soutenir une attaque frontale sur Hougomont mais, selon la configuration de la bataille, de mener 2 actions différentes : contrer une éventuelle offensive sur ma droite puis préparer l’offensive de Reille en « saignant » les unités situées derrière et à droite de Hougomont (ce qui s’est plus ou moins passé). L’autre option étant de considérablement gêner une action des coalisés sur mon centre en cas d’offensive ou de réaliser le plan B : affaiblissement des corps derrière hougomont par le bombardement (avec du renfort) et action de Mouton au centre avec les soutiens du corps de cav de réserve et de la garde (sachant que je ne lâcherais Mouton en latéral que au dernier moment afin de laisser croire à une action sur hougomont).
Les ordres initiaux : Reille à gauche en retrait avec un ordre de déploiement (ou de diversion) mais sans chercher le contact. Ordre à Kellermann de défendre devant Hougomont. Détachement de 4 Batteries de 12 de la garde et ordre de marche différé pour que Kellermann soit déjà en place quand elles arriveront sur zone. Mouton et la Cav de la garde sont gardés en réserve, bien en retrait, disponible pour une action à gauche ou à droite. La garde est également déployée bien en retrait devant Plancenoit, avec la cav de réserve de Milhault à sa droite. Drouet d’Erlon est placé bien retrait.
… ET c’est partit !!!
Première Phase :
Les coalisés ne restent pas inactif et ça bouge sur leur gauche : très bon ça ! les pièces de 12 commençant un bombardement sur Hougomont et leur action prévient aussi tout soutiens à la droite du corps coalisé qui avance. Comme je ne décèle pas une forte cavalerie de soutiens chez eux, je détache et lance en avant quelques unités de cav légère de Reille et un peu de Kellerman. Joli résultat sur les batteries coalisées ! Leur corps se retrouvent en situation difficile pour contrer. Je lance alors sur mon aile droite Drouet d’Erlon en avant avec un ordre de diversion. Le but est de mettre la pression sur les coalisés et leur laisser croire que l’action sur leur droite est une feinte, pour éviter qu’ils ne renforcent leur gauche. Ceci doit me laisser du temps pour profiter au maximum de mon avantage en artillerie à Gauche afin que l’offensive réussisse. Apparemment ça marche, je décèle un grand mouvement latéral de cav et d’inf en direction de l’aile gauche des coalisés, tandis que leur aile gauche avance vers moi. Je donne alors à Drouet l’ordre de se replier et de se mettre en défense avec le Lac en point d’appui. Le centre des coalisés se dégarni considérablement et leur aile gauche étant désormais fixée au contact je suis à un moment tenté de percer leur centre avec la garde pour prendre Hougomont en tenaille. Mais sachant l’arrivée des Prussiens imminente, je m’abstiens car je ne suis pas sûr que Drouet pourrait tenir ma droite et fixer assez de monde pour empêcher une menace de flanc sur la garde.
2eme phase.
Très (trop) confiant à ce stade de la bataille, je tergiverse et je ne lance pas Mouton pour appuyer Reille. Pendant ce temps, les coalisés ramènent de l’artillerie sur leur gauche et, avec le soutient d’un corps de cav Hollandais, un équilibre s’installe : j’ai perdu l’avantage, d’autant que les unités d’artillerie devant Hougomont, maintenant affectées à Kellermann, commencent à manquer de soutient et doivent s’avancer pour trouver leurs cibles, sans protection et à travers le bois. Pour le reprendre la main, j’envoie par un ordre de marche à la cav de la garde à l’extrême gauche du dispositif puis ensuite en direction du corps de cav Hollandais. « Normalement » avec l’action combinée des 3 corps, les coalisés devaient lâcher. Il suffira ensuite de les poursuivre sur un axe Nord-Est et de tout balayer avec le soutiens de la garde qu’on lancera une fois Hougomont débordé, Drouet devant se contenter de fixer les prussiens avec le corps de Cav lourde.
3eme Phase
Le tournant de la bataille ! Le corps de cavalerie d’élite Anglais fait un retour éclair sur l’aile droite des coalisés. Il prend de flanc les corps de Mouton et Reille qui commençaient à souffrir devant l’artillerie. La zone occupée auparavant devant Hougomont pas l’art de la garde de Kellermann est vide ce qui permet aux Anglais de déborder la droite des corps de Mouton et Reille qui sont obligés de pivoter pour faire face à la menace. En plus, 2 unités de Cav anglaise parviennent même à prendre la ligne d’opération (LoP) des Français. Chûte de moral et début de mouvement rétrograde. 3 unités de cav sont détachées pour éliminer les fâcheux sur nos arrières. L’équilibre revient quelque peu et Mouton et Reille reprennent le contact tandis que la cav de la garde règle son compte à la cav hollandaise. Cependant trop d’artillerie a été perdue côté français et plus rien ne progresse à gauche.
4eme Phase :
A ce stade, le dispositif coalisé est toujours faible au centre, mais je décèle déjà des mouvements de troupes vers celui ci, probablement lié à l’arrivée des renforts Prussiens. Il est plus que temps d’en finir! Je lance maintenant Drouet en avant, au contact, car il s’agit de fixer un maximum de monde, y compris les prussiens pour percer au centre. J’attends le contact avant de donner enfin l’ordre terrible : « allons, faite donner la garde ! ». Je lie à la garde la Cav lourde sur sa droite, ce qui me fait perdre encore du temps. La mise en route vient un peu tard et les coalisés ont eu le temps de glisser au centre. Je n’ai plus le choix que d’insister à fond et de compter sur la valeur de la garde, que je renforce par des unités prises sur la gauche de Drouet qui se débrouille bien face aux Prussiens. Le centre coalisé plie sous la pression… mais ne rompt pas. La nuit arrive et la bataille se termine sur un match nul.
Analyse :
Excès de confiance côté français. A mon avis les fautes sont :
1) Une mauvaise appréciation des capacités manœuvrières de mon excellent adversaire !
2) Un mauvais timing :
En Phase 2 : Mouton et la Cav de la garde aurais du être lançé plus tôt, dès que l’aile gauche coalisé montrait des signes de faiblesse. Le corps de Kellermann associé à l’artillerie aurait du lui rester en position défensive. Toute la phase 3 est la conséquence de cette erreur.
En phase 4 : La Garde + La cav lourde auraient du être lancé plus tôt, alors que le centre coalisé était encore faible, si l’ordre était venu plus tôt, je pense que la bataille aurait encore pu être gagnée. Je me suis obstiné sur le plan initial, à penser que l’aile droite coalisée craquerait.
3) Trop de confiance dans une utilisation offensive de l’artillerie
Petite leçon d’Histwar :
Le scénario de cette bataille paraît plausible sur un plan historique ce qui démontre une fois de plus qu’Histwar est un excellent simulateur. Cette bataille montre aussi très bien que la profondeur du jeu ne réside pas seulement dans le choix des objectifs (quoi), des manœuvres (comment), mais aussi beaucoup dans la gestion optimale du temps (quand). C’est là que réside le piment de ce jeu l Ce n’est pas évident à comprendre si on a pas joué. En tous cas, maintenant je comprends ce que Napoléon voulais dire par : « l’espace se rattrape toujours, le temps ne se rattrape jamais ! » (ou quelque chose comme ça)
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