Bonjour Messieurs,
Si vous acceptez ma modeste coopération, je peux vous aider sur ce sujet de la cavalerie contre
des fantassins formés en ordre serré.
Un ancien ami passionné comme nous tous par cette période du 1er Empire, amoureux des chevaux et maréchal-ferrant de profession, s'était penché sur la question. Il avait re-fabriqué les mors et les éperons utilisés par la cavalerie Française à l'époque. Conclusion: le cheval obéissait même si vous le conduisiez avec le petit doigt, car c'était une véritable torture pour lui. Mon ami avait fait ces recherches suite à la commande spécifique d'une police montée d'Amérique qui s'entraînait à charger les foules compactes. Il a assisté de visu à ce genre d'entraînement. Les chevaux fonçaient sur des mannequins que les policiers devaient frapper avec une matraque. La technique était la même que sous l'Empire. Les cavaliers s'avancaient au pas, puis au trop et ce n'est qu'à une dizaine de mètres qu'ils donnaient un grand coup d'éperons dans les flancs du cheval pour le précipiter sur les mannequins. Pas un cheval ne désobéissait à son cavalier. Pour une meilleure prise au sol sur le goudron(car toutes les polices du monde se préparent aux futures révolutions urbaines), les sabots étaient revêtus avec une sorte de ganse de caoutchouc.
Pour en revenir aux mémoires de l'époque, si vous avez lu Marbot, celui-ci décrit très bien les charges et les attaques de la cavalerie sur des fantassins ennemis, même formés en carré. Ce qui est important, c'est que les chevaux puissent avoir un sol stable pour prendre de l'élan et pénétrer les rangs compacts. Regardez l'exemple de la bataille de la Katzbach. Le 23e et 24e Chasseur à cheval ne peuvent entamer les Prussiens car les chevaux ont de la boue jusqu'aux jarrets. Il pleut ce jour-là et les Prussiens ne peuvent tirer... Si l'artillerie française avait été avec les Chasseurs, l'infanterie aurait été balayée par la mitraille et sabrée ensuite par la cavalerie. Heureusement le 6eme Lancier arriva et comme les lances sont plus longues que les fusils, les Prussiens subirent des pertent importantes sans pouvoir répondre et leur carré enfoncé et sabré par les 23 et 24eme Chasseurs à cheval qui pénétrèrent dans les rangs.
Même chose à Waterloo, les cavaliers montaient sur un terrain impraticable. Ils s'enfonçaient jusqu'aux jarrets et avançaient au pas. Il était stupide de faire charger toute cette belle cavalerie sur un terrain comme celui-ci.
La tactique de la cavalerie était prévue dans les manuels de l'époque. La cavalerie devait placer ses escadrons en vagues successives. L'escadron de tête absorbait les feux de la mousqueterie et pendant que les fantassins rechargeaient, les autres escadrons surgissaient et pénétraient les rangs compacts.
La formation en carré permettait de ne pas se faire prendre de flanc ou à revers. Dans la mesure du possible les Colonels plaçaient leurs carrés derrière des obstacles naturels qui cassaient l'élan de la cavalerie ennemie. Je vous donne encore un exemple et j'arrête. Le 4eme de ligne à Austerlitz est formé en carré pour recevoir la Garde Russe. Ces braves font un feu de mousqueterie à bout portant sur la cavalerie Russe, mais une deuxième vague de cavaliers arrivent et enfoncent le carré.
Le 24e léger arrive au secours du 4eme de ligne et subit le même châtiment.
En conclusion: OUI la cavalerie peut enfoncer un carré d'infanterie formé, en rajoutant le bémol: sous certaines conditions.
Bravo pour la bande sonore de la dernière vidéo. Très réaliste. Est-elle enregistrée à Corps?
Prince Marievsky