Bonjour,
Bonsoir,
Pour moi l'histoire je l'ai apprise en autodidacte,donc bien après mes études. En revoyant les cours d'histoire de l'époque je me suis aperçu qu'elle était très orientée.
Quand au courage. Je me suis toujours posé la question "Qu'aurais je fais à leur place " Mais dieu merci je ne me suis jamais trouvé en situation de répondre à cette question.
Quand jetait très jeune j'ai eu la chance de rencontrer un vieil homme qui avait fait 14-18 et notamment le chemin des dames.
Il n'avait aucune décoration. Et il en parlait que très rarement. C' est peut être cela le vrai courage, c'était de l'avoir fait juste fait.
Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire suivante :
En 1945, devant l'avancée des forces alliées, les nazis ont tenté de faire disparaître le maximum de traces des camps d'extermination. Ils ont, en autres, entamé une vaste campagne d'exécution des pauvres gars qui y (sur)vivaient encore. Et qui s'est chargé de cette infâme liquidation ? une unité SS fanatisée ? des troupes d"enfants-soldats" facilement manipulables ? Et non. Ce furent des régiments constitués de pères de familles et d'anciens qui avaient jusque là échappé à la mobilisation et n'avaient jamais manifesté d'idées fascistes ou racistes auparavant
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Et le pire : le choix leur était donné, sans aucune contrainte ou pression, de faire partie des pelotons d'exécution ou des équipes de fossoyeurs qui creusaient les fosses pour enterrer les morts. Seuls 10 à 15 % ont refusé de tirer et préféré creuser les tombes, les autres voulaient "tirer". Il a même fallu désigner d'office des "volontaires fossoyeurs" parmi les tireurs car les équipes n'étaient plus assez nombreuses pour creuser
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Alors, moi aussi, je me suis souvent posé la question :
"qu'aurais-je fait en 1940 ?". En 44, il était assez facile de rejoindre la résistance mais en 40 ? Même le choix de rejoindre les futures Forces Françaises Libres ne devait pas être si évident. Qu'aurais-je fait pendant cette période ? Aurais-je été résistant ? collabo ? engagé dans les FFL ? Ou, comme l'immense majorité de Français, un peu collabo le matin et un peu résistant le soir ; inconditionnel de Pétain en 43 et acclamant De Gaule en 44 ?
Je ne me leurre pas, je ne suis pas forcément "meilleur" que la majorité de mes compatriotes. Et, dans une telle période, à moins d'avoir des convictions très fortes et arrêtées au préalable, je pense que les circonstances ont une grosse influence sur l'orientation prise par chacun d'entre nous.
En tous cas, comme Goldman, j'espère ne jamais avoir à choisir.
@+