Les pêcheurs de Rota alimentaient à l'époque, de poisson de mer, la ville de
Cadix; mais comme la plupart des jeunes matelots espagnols avaient été levés pour le service militaire, les bateaux de pêche restaient souvent amarrés dans le port, faute de bras pour les manœuvrer.
Sur ces entrefaites, les autorités de Rota eurent connaissance que parmi les Marins de la Garde prisonniers, il y avait un certain nombre d'hommes
qui, dans leur première jeunesse, avaient exercé la profession de pêcheurs ; ces autorités les employèrent sur les bateaux de pèche, à raison de deux ou trois Français pour une dizaine d'Espagnols. Cette situation dura jusqu'au commencement de l'année 1810, et procura à nos marins une vie relativement douce, comparée à celle des malheureux qui agonisaient sur les pontons