lu d'un site. de Victor Hugo.
mais cela montre pour chacun leurs capacités,c'est cela qu'il faut voir.
"Waterloo est du reste la plus etrange rencontre qui soit dans l'histoire.Napoleon et Wellington,ce sont des contraires.
d'un coté,la precision,la prevision,la geometrie,la prudence,la retraite assurée,les réserves menagés,un sang-froid opiniatre,une methode impertubable,la strategie qui profite du terrain,la tactique qui équilibre les bataillons,le carnage tiré au cordeau,la guerre réglée montre en main,rien laissé volontairement au hasards,le vieux courage classique,la correction absolue;de l'autre l'intuition,la divination,l'étrangeté militaire,l'instinct surhumain,le coup d'oeil flamboyant,on ne sait quoi qui regarde comme l'aigle et qui frappe comme la foudre,un art prodigieux dans une impetuosité dédaigneuse,tous les mystère d'une ame profonde,l'association avec le destin,le fleuve,la plaine,la foret,la colline,sommés et en quelque sorte forcés d'obeir,le despote allant jusqu'a tyranniser le champ de bataille,la foi a l'étoile,mélée a la science stratégique,la grandissant,mais la troublant.
Wellington etait le bareme de la guerre,Napoleon en etait le Michel Ange;et cette fois ci le génie fut vaincu par le calcul.
des deux cotés on attendait quelqu'un.ce fut le calculateur exact qui reussit.Napoleon attendait Grouchy;il ne vint pas.Wellington attendait Blucher;il vint.
Wellington c'est la guerre classique qui prend sa revanche.Bonaparte,a son aurore,l'avait rencontrée en Italie,et superbement battue.la vieille chouette avait fui devant le jeune vautour.l'ancienne tactique avait été non seulement foudroyée,mais scandalisée.qu'était-ce que ce corse de Vingt six ans,que signifiait cet ignorant splendide qui,ayant tout contre lui,rien pour lui,sans vivres,sans munitions,sans canons,sans souliers,presque sans armée,avec une poignée d'hommes contre des masses,se ruait sur l'europe coalisée,et gagnait absurdement des victoires dans l'impossible?d'ou sortait ce forcené foudroyant qui presque sans reprendre haleine,et avec la meme jeu de combattant dans la main,pulverisait l'une apres l'autre les cinq armées de l'empereur d'Allemagne.qu'était-ce que ce nouveau venu de la guerre ayant l'éffronterie d'un astre?l'école accademique militaire l'excommuniait en lachant pied.de là une implacable rancune du vieux césarisme contre le nouveau,du sabre correct contre l'épée flamboyante,et de l'échiquier contre le génie.le 18 juin 1815,cette rancune eut le dernier mot,et au dessous de Lodi,de Montebello,de Montenotte,de Mantoue,de Marengo,d'Arcole,elle écrivit:Waterloo triomphe des médiocres,doux aux majorités.le destin consentit a cette ironie.a son déclin,Napoleon retrouva devant lui Wumser Jeune.
pour avoir Wurmser en effet,il suffit de blanchir les cheveux de Wellington.
Waterloo est une bataille du premier ordre gagnée par un capitaine du Second.
ce qu'il faut admirer dans la bataille de Waterloo,c'est l'Angleterre,c'est la fermeté anglaise,c'est la résolution anglaise,c'est le sang anglais;ce que l'Angleterre a eut là de superbe,ne lui en déplaise,c'est elle meme.ce n'est pas son capitaine,c'est son armée.Wellington,bizarrement ingrat,déclare dans une lettre à lord Bathurst que son armée,l'armée qui a combattu le 18 juin 1815,était une "détestable armée".qu'en pense cette sombre melée d'ossements enfouis sous les sillons de Waterloo?."..