Ce que je disais relevait de considération sur la même armée ayant perdu la moitié de ses effectifs et tournée par sa droite.
Bonjour,
Dans le "Tradition HS n°20", Pierre Juhel nous relate les évènements sur base de nombreux témoignages et d'une bibliographie assez fournie.
Il joint également le tableau détaillé des pertes prussiennes le 16 juin (source: les archives de guerre à Berlin). En arrondissant les chiffres, cela donne pour le premier corps: 2100 tués, 4400 blessés, 6100 prisonniers et manquants (il occupait la première ligne du dispositif prussien); pour le deuxième corps: 1100 tués, 2800 blessés, 1700 prisonniers et manquants (il a renforcé les Ier corps partout où le besoin s'en faisait sentir jusqu'à l'engagement total de ses effectifs); pour le troisième corps: 300 tués, 1300 blessés, 400 prisonniers et manquants (certaines de ses unités sont venues renforcer les deux premiers corps en fin de journée, d'autres faisaient face à Grouchy, d'autres enfin n'ont pas été engagées).
Nous arrivons à un total de 3500 tués, 8500 blessés et 8200 prisonniers et manquants.
Cela donne un peu plus de 20000 pertes sur 80-85000 hommes.
Blücher conserve donc les 3/4 de son armée engagée à Ligny auxquels s'ajoute les 30000 de Bülow non engagés.
D'Erlon était un soldat expérimenté. Il connaissait la vitesse de marche d'un corps de troupe de la dimension du I° corps et savait parfaitement qu'en faisant demi - tour il arriverait à la nuit aux Quatre Bras. D'Erlon s'est contenté d'obéir aux ordres de son supérieur direct. Peut on le lui reprocher?
Je ne pense pas, d'autant que lorsque Ney le rappelle, ça ne va pas fort aux Quatre-Bras et le risque de voir les alliés percer cette position et enrouler toute l'armée par l'ouest n'est pas nul (on ne peut pas juger du choix de réaction des généraux en fonction du résultat des évènements mais en fonction de leurs situations du moment).
C'est un fait. a cette époque le renseignement n'était pas ce qu'il est de nos jours (et encore il y aurait bien des choses à en dire).
Parfaitement! Il est très difficile d'obtenir à temps toutes les informations nécessaires pour une manœuvre idéale. Il est donc important de conserver ses troupes les plus groupées possible pour pouvoir parer à toute surprise.
C'est ce que Blücher n'a pas réussi à faire le 16 (il lui manque un corps) mais surtout c'est la décision de Napoléon de se séparer d'1/3 de son armée le 17 et de s'en trouver à une trop grande distance pour pouvoir le rappeler rapidement qui nous laisse penser que ses informations sur l'ennemi et ses positions étaient très déficientes.
Cordialement,
R.