Très globalement la science de la concentration des troupes est tout sauf exacte
. Il existe une infinité d'éléments pouvant retarder les déplacements d'un corps. Les EM se basent sur une vitesse moyenne avec une heure de départ connue et/ou parfois prescrite dans les ordres. Mais ... la pluie qui détrempe les chemins, la difficile -pour une raison à jamais obscure- mise en route de la division de tête, l'encombrement des routes, une erreur d'appréciation sur "le chemin le plus direct" et tant d'autres raisons provoquent des retards dans les mouvements. Parfois d'ailleurs ils sont salutaires car permettant à une unité de se trouver mieux placée que si elle avait marché à la vitesse requise!
A ce sujet, je pense qu'ici nombreux sont les joueurs de cet excellent jeu français "le vol de l'Aigle" qui simule parfaitement les difficultés de déplacement des troupes. Qui y a tenu le rôle de commandant en chef sait de quoi je parle
Cela ne date pas d'hier et les armées modernes malgré l'évolution considérable des moyens de communication, souffrent de difficultés identiques.
Je crois que c'est Coppens qui cite "l'ordre" de Gneisenau à von Bülow et son interprétation par ce dernier. Je met ordre entre guillemets car l'auteur met en avant les relations délicates entre les deux hommes (Gneisenau avait des relations délicates avec à peu près tout le monde ...
). Bülow ayant la préséance, Gneisenau lui adresse un ordre de mouvement vers Sombreffe tellement emballé par des formules respectueuses que le commandant du IV° corps le prends plus comme un indication et comme ses hommes sortent de manoeuvres et de marches fatigantes il leur acorde une journée de repos !!!
Pour en revenir aux manoeuvres prussiennes du 15 - 16, effectivement l'objectif sera de regrouper les 4 corps sur la position de Ligny tout en laissant à Ziethen toute latitude pour ralentir les français pour achever la concentration sans encaisser trop de pertes. Il ne s'en tirera pas mal. Mais quoiqu'il en soit la position choisit par l'EM Prussien est extrêmement dangereuse. Nonobstant de l'absence du IV° corps qui n'était pas prévisible.
Tout d'abord lorsque les troupes française parviendront sur le lieu de l'affrontement les Prussiens terminaient leur rassemblement. Il est certain que si l'armée impériale avait mené sa poursuite du I° corps Prussien d'une façon plus efficace et s'était rangée en bataille 2 heures plus tôt (ce qui était largement faisable) l'armée Prussienne aurait eu beaucoup plus de mal à tenir. Les Prussiens ont organisé leur concentration bien près de l'ennemi.
Ensuite, il suffit de regarder la carte pour s'apercevoir même sans avoir la moindre culture militaire que l'aile droite Prussienne est complètement en l'air! Certes, si les Anglais tiennent les Quatre Bras ils la couvrent mais de bien loin et la bataille qui s'y jouera dans les même temps que Ligny va prouver que l'armée Prussienne est passée à 2 doigts de la catastrophe.
Mais les Anglais ont tenu les QB et Blücher n'a été que repoussé.