bonjour.
"Nous allons à Erfurt et je veux en revenir libre de faire en Espagne ce que je voudrai ; je veux être sûr que l’Autriche sera inquiète et contenue, et je ne veux pas être engagé d’une manière précise avec la Russie pour les afaires du Levant. Préparez-moi une convention qui contente l’empereur Alexandre, qui soit surtout dirigé contre l’Angleterre et dans laquelle je sois bien à mon aise sur le reste. Je vous aiderai ; le prestige ne manquera pas." écrit Napoléon à Talleyrand.
Il y a deux cents ans, le 27 septembre 1808, une réunion se tient à Erfurt entre l'empereur Napoléon I et le tsar Alexandre I, dans le but de réaffirmer l'alliance conclue l'année précédente lors du traité de Tilsit, qui a suivi la fin de la guerre de la quatrième coalition.
Napoléon tente d'intimider et d'éblouir Alexandre par l'évocation de la grandeur de l'empire français, à travers de grands festins, des bals des représentations théâtrales. La réunion devient une grande conférence rassemblant rois, princes, ducs, barons et notables de toute l'Europe. Parmi les participants figurent la Comédie-Française à son complet, Goethe (qui reçoit la Légion d'Honneur à cette occasion), Arthur Schopenhauer, et de nombreux autres.
Seuls deux souverains n'ont pas été invités : le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche.
La base des négociations devait être l’utipossidetis : la France ne devait consentir qu’à une paix qui assurerait à la Russie la Finlande, la Valachie et la Moldavie. La Russie ne devait consentir qu’à une paix qui assurerait à la France, indépendamment de tout ce qu’elle possédait, la couronne d’Espagne sur la tête du roi Joseph. Immédiatement après la signature de la convention, la Russie pourrait commencer auprès de la Porte les démarches nécessaires pour obtenir, par la paix ou par la guerre, les deux provinces-du Danube. De plus, si l’Autriche déclarait la guerre à l’une ou à l’autre des deux puissances, la France et la Russie uniraient leurs armées. Enfin, si la guerre et non la paix venait à sortir de la conférence d’Erfurt, les deux empereurs promettaient de se revoir dans l’espace d’une année. Quant à la Grande-Bretagne, elle est invitée à cesser sa guerre contre la France.
Telle fut cette célèbre convention d’Erfurt, signée le 12 octobre 1808. Le 14, les deux souverains se quittèrent sur la route de Weimar.
Mais six mois plus tard, en avril 1809, la guerre prévue avec l'Autriche commence, et Alexandre tient à peine les termes de l'accord, aidant peu la France.
salutations grognards.