Encore un rapport de bataille, suite au dernier et à une remarque pertinente du général Bruguière, je vais essayer de vous expliquer la mise en place d'un plan de bataille, lorsque les paramètre de réalisme son poussé aux maximum (surtout au niveau des délais des ordres et de l'incertitude tactique qui règne sur le champs de bataille), sauf celui de la caméra(j'aime bien voir mes troupes se déployer).Le choix de la bataille se portera sur celle de Montebello, la topographie du terrain ne présente pas d'obstacles majeurs qui risqueraient de pénaliser trop lourdement l'I.A et les effectifs sont équivalents. Bref, commençons par une de ces uchronies qui permette de se mettre dans l'ambiance.
Printemps 1813, après la désastreuse campagne de Russie, Napoléon est obliger de réorganiser son armée, pour parer à l'avance des russes mais aussi pour contrer une partie de l'Europe. En effet la Prusse et la Suède sont entrées dans la danse, seule l'Autriche est restée neutre pour l'instant. Afin de palier les pertes de son armée, Napoléon fait appelle à ses alliés, ainsi qu'à son beau-frère, celui n'ayant pas oublié ce qu'il lui doit, arrive en Allemagne avec un corps napolitains.
En ce début mai, Napoléon a battu l'armée coalisée contre lui, prussiens, russes et suédois sont défait à Lutzen. Mais coup de tonnerre, l'Autriche entre à son tour en guerre, malgré une préparation incomplète, elle s'engage au coté de la coalition. Envoyant une partie de son armée rejoindre les troupes en retraite, elles font leur jonction près du village de Sovetsk. N'ayant pu poursuivre l'armée coalisé de manière efficace à cause d'un manque de cavalerie, celle-ci a eu le temps de se réorganiser et attends l'ogre de pied ferme. Ayant laisser une partie de son armée récupérer de la bataille de Lutzen, c'est avec une troupe hétéroclite qu'il va attaquer à nouveau. Bavarois, napolitains, polonais, wesphalien, et français sont de la partie.
Comment j'élabore mes plan de bataille.(Ce qui suit peut être une piste, pour les néophytes voulant maîtriser le machin contre l'I.A)
Commençons par une étude simple de la carte sur laquelle va se dérouler l'affrontement. La première chose consiste à repérer tout les obstacle naturelles, ceux qui viendrait à gêner vos mouvements et ceux avec lesquels vous pouvez compter pour votre défense.
Que constatons-nous? Qu'au Sud de la carte coté français, il existe une série d'obstacles: village de Torun, plateau sur lequel il y a une foret ou plutôt un bois épais. Coté allié, un marais, un plateau, le village de Sovstek et un bois assez dense, entre les deux, un petit plateau et une plaine. Au centre de la carte quelques mamelons en pente douce, quelques bois peu touffu et au nord un plateau dégagé bordé par des bois, sur lequel est construit une redoute.
Ensuite le plan de bataille.
Les attaques doivent se faire en général sur des terrains dégagés. Évitez si possible, les chocs frontaux sur des défenses naturelles, même défendu par des troupes de qualité moindre. Cela à pour effet d'user les votre beaucoup plus vite et ne vous met pas à l'abri de contre attaque dangereuse. Lorsque vous attaquez, faites le avec une force conséquente, généralement ¼ de vos effectifs, voir plus, doivent y être affecté. Ce qui laisse la moitié pour assuré une ligne de défense qui s'appuiera sur les éléments topographiques du terrain et le quart restant pour la réserve. Je prévois généralement l'attaque qu’après un délai de quelques heures(mais cela peut varier), histoire de me rendre compte, vers quel point de mon dispositif va se focaliser l'attaque adverse. En plus, ses troupes auront le temps de s'user contre ma défense, s'il n'optimise pas son attaque. L'attaque se fait avec deux corps au minimum(celui que vous estimez le meilleur de votre armée doit en faire partie) afin de maximiser l'effet de choc et de feu( troupe plus artillerie). Généralement, elle a le soutient d'une partie voir de tout mon corps de réserve de cavalerie.
Quand la rupture à lieu, c'est tout mon corps de bataille qui avance.(Mais là avec le délai des ordres faut anticiper).
Mais revenons, en cette soirée de Mai quelque part entre Lutzen et Bautzen.
Napoléon a rejoint les alliés, ceux -ci lui font face, bien décider d'en finir avec le Corse honni. Au quartier général de l’empereur les discutions concernant la journée de demain vont bon train. Napoléon élabore un assaut frontal entre le plateau situé au nord et le village de Sovtesk et en fait par à ses lieutenants. Personne ne trouve à redire, mais c'est Davout qui prend la parole en premier.
-Sire, si je puis me permettre, je ne trouve pas que cela soit une bonne idée.
L'empereur le regarde d'un air circonspect et lui dit:
-Et pourquoi donc monsieur le maréchal?
-Et bien sir, nous n’avons plus les troupes d'Austerlitz, et ce n'est pas avec des éléments aussi bigarrés que nous pourrons réussir une manœuvre aussi hardi.
-Et qu'avez vous à proposer?
-Décalons simplement notre attaque sur notre gauche, comme cela nous ne risquerons pas d'être pris sur les flancs pendant l’assaut.
Napoléon regarde autour de lui,et demande à ses maréchaux toujours plonger dans l'étude du plan de bataille.
-Et vous messieurs, quelque chose à redire?
Un silence s'installe pendant quelques instant et c'est Ney qui va le rompre.
-Sire, le maréchal Davout a raison. Nous ne pouvons plus user nos troupes par des assauts directs. Nous avons pas mal de conscrit et de troupes étrangères. Ce n'est pas, que je mettes leur courage en doute, mais ce sont plus leur qualité manœuvrière dont je me méfie.
Lefevre est prêt à intervenir pour défendre la cause de ses bavarois mais c'est Napoléon qui interrompe le prince de la Mosckova.
-Et donc?
-Que les troupes étrangères s'occupe de notre défense, et laissez moi avec le maréchal Victor comme à Friedland, attaquer la droite ennemi.
Napoléon réfléchit quelques instants. C'est vrai, il n'a plus les troupes de 1805, et les assauts frontaux qu'il a mené, se sont souvent soldé par d'énormes pertes dans les deux camps. Les souvenirs de Wagram et de la Mosckova lui reviennent en mémoire. Davout est son meilleur général, Ney même s'il ne brille pas par son sens de la stratégie, sait quand même utiliser un corps d'armée au mieux de ses capacités. Leur avis vont-ils infléchir le raisonnement du meilleur capitaine de son époque?... Il reste perdu un moment dans ses pensés, le souvenir des batailles qu'il a gagné, celles qu'il a failli perdre, il pense à Marengo et à Eylau. Tout cela se mélange dans son esprit. Le temps semble avoir suspendu son cour et pour la première fois de sa vie, lui qui a toujours pris ses décisions seul, va accepter d'écouter et d'élaborer un plan de bataille avec ses généraux.
-Eh bien soit messieurs, qu'avez-vous à proposer, je vous écoute?
Après l'établissement du plan de bataille, l'empereur les invite à partager son repas, ils se remémorent les combats qu'ils ont eu à livrer, les amis perdus, les victoires. À les écouter, on ne croirait pas qu'ils devront demain, se battre encore une fois, les discussions se poursuivent tard dans la nuit. Et c'est l'esprit léger et le moral gonflé à bloc qu'il rejoigne leur corps d'armée respectif.
Les ordres
Le maréchal Lefebvre se positionnera avec son corps d'armée entre le village de Torun qu'il occupera et le bois situé à sa droite dont il occupera une parti également. À sa gauche se positionnera le corps de son altesse le prince Jérôme en soutien à droite de la réserve d'artillerie commandé par le maréchal Mortier. Celui-ci devra se positionner sur le mamelon situé au nord du village de Torun. Le corps son altesse le prince Poniatowski de positionnera en soutient à gauche du corps de réserve d'artillerie. Le corps du maréchal Ney se déploiera sur le plateau situé au nord en prenant appuis sur la redoute situé sur sa gauche. Le corps sa majesté le roi de Naples soutiendra directement le corps du maréchal Ney.
Deux heures 20 après le début du déploiement du corps du Maréchal Ney, le corps du maréchal Victor soutenu par le corps de sa majesté le roi de Naple et soutenu à droite par la réserve de cavalerie attaquera la droite de l'armée alliée.
Une fois la droite ennemie percé, tout le corps de bataille devra se porter en avant en fonction de ses disponibilités.
Fait à Droujba,
le 10 Mai 1813 à neuf heures du soir
Le prince de Neuchâtel et de Wagram, major général,
Maréchal Al.Berthier
L'aube s’est levé depuis plusieurs heures, mais une brume tenace à empêcher tout déploiement de l'armée impériale. Ce n'est que vers dix heures que le soleil perce le brouillard, celui-ci se lève et va laisser place à une lutte acharnée entre les belligérants.
10h00- 12h30
Les différents corps de batailles se mettent en position, celui de Ney est particulièrement mal mené. Était-ce l'axe d'attaque principale de l'I.A aussi? Sa mise en place posera pas mal de difficulté(ce corps aura le plus de pertes, toute proportion gardée(la moitié)) et c'est avec l'aide de Murat qu'il pourra s'établir une bonne fois pour toute sur cette partie du plateau.(D'où l'importance du soutient entre corps). Visiblement, l'I.A n'a non seulement préparée une attaque sur la gauche française mais aussi une sur son centre, centre droit. Elle a l'air moins soutenue, est-ce seulement une attaque de diversion. Elle est aussi accueilli par toute les pièces d'artillerie de la garde, ainsi que la cavalerie des princes Jérôme et Poniatowski, peut-être que ceci explique aussi cela.
12h30-16h00
Le corps de Victor soutenu directement par celui de Murat et à droite par la cavalerie de Grouchy, attaque la droite alliée. Celle-ci sera pulvérisée par la poussée des trois corps. Et ce, malgré un moment de flottement pendant les premières heures de l'assaut.
16h30-20h00
Les ordres donnés aux alentours de 15h00 commence à être exécuté. Les corps de Poniatowski ainsi que celui de Ney avancent vers le nord du village de Sovestk.17h30, les détachements de la garde sous le commandement de Davout avancent pour prendre position à l'est du village de Sovestk. Les ordres donnés un peu tardivement au corps de Jérôme et de Lefebvre sont exécutés vers 19h00.
Le soir arrive, les troupes alliées sont en fuite, celles de Napoléon sont fourbues et le manque criant de cavalerie ne va pas favoriser une poursuite efficace des fuyards. Ceux-ci arriveront à rejoindre le reste de l'armée autrichienne en formation et... Mais ceci est une autre histoire.
Bon... Encore un rapport de bataille, que dire pour résumer.
Eh bien un bon plan de bataille s’appuie sur plusieurs chose, une étude sérieuse du terrain, un axe d'attaque dégagé avec une supériorité numérique locale pour l'assaut, et une défense s'appuyant sur des éléments du terrain. C'est facile à écrire, hein...
La mise en place peut être difficile pour un joueur néophyte, ne sachant comment placer ses troupes et surtout comment attaquer. Pour faire simple, quand vous attaquez, prévoir toujours deux corps au minimum. Pour se défendre, déployez vos troupes sur, ou en vous appuyant sur des éléments topographiques. Pour cela n'hésitez pas à bouger vos troupes afin qu'elles occupent l'espace le mieux approprié. Avec le temps et l'expérience, vous saurez quels ordres utiliser pour optimiser la mise en place de votre armée(marche, déploiement, défendre).
Contre l'I.A ce n'est pas trop dure, ses axes d'attaques sont généralement perpendiculaire à son déploiement, donc pas d'attaque surprise. Contre un adversaire humain, c'est plus délicat, ces axes d'attaques peuvent être obliques, ou encore contourner des éléments topographiques, donc plus de surprise! Afin d'éviter ce genre de désagrément, il est important, de toujours garder un corps en réserve.
Voilà, je pense avoir fait le tour de la question. J'ai peut être simplifié la façon d'aborder la mise en place d'un plan de bataille. Mais plus c'est simple, meilleur c'est. Après, c'est l'expérience qui parle et le niveau de difficulté que vous utilisez.
Cordialement Michel alias le Capitaine Chaos(je sais, ça fait pas sérieux un tel pseudo^^).
Ci-joint la sauvegarde de la bataille.